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Ah ouai pas mal, faudrait même monter un peu plus le son pour se sentir un peu plus immergé.

Le seul truc con c'est que le volant-commandes-pédalier est solidaire du reste (siège), et donc ne bouge pas en même temps :/

Bon sinon question matériel, moi j'attends le retour de mon écran du Sav pour pouvoir relancer la play3...

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ouai, justement l'installation est en cours :iloveyou:

edit : ca commence mal : c'est bloqué en chargement depuis 5min après avoir appuyé sur "entrer ou start" ....

et ca rame a mort juste pour afficher le menu

edit2 : une fois avoir découvert le menu des options (pas facile a comprendre), j'ai pu virer les AA 8x qu'il m'a mis par defaut et d'un coup, le menu est enfin "normal" avec la musique à vitesse normale aussi :iloveyou:

edit3 : en fait non ca rame toujours autant dans le menu

edit4 : bon ben bilan..... très très décu mais on m'avait prévenu... je prefère largement le 1 même s'il n'était pas super génial

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  • 4 semaines après...

</h1>

<h1>Vers une uniformisation culturelle ?

Jean-François Dortier De même qu’elle produit à la fois plus de richesse et plus de pauvreté, la mondialisation produit de l’uniformisation et de la diversité, du métissage et de l’identité. Toutes les grandes villes internationales tendent à se ressembler, mais grouillent en leur sein d’une diversité culturelle inédite.

Il est rare que l'on puisse toujours avoir raison. Alors profitons-en ! En matière de mondialisation culturelle, toutes les thèses sont justes : celle de l’uniformisation des cultures* comme celle de leur diversification, celles qui mettent l’accent sur l’hybridation et le métissage, tout comme celles qui insistent sur les replis identitaires et la création de nouveauté sui generis. Tout est vrai : cela dépend simplement des phénomènes pris en considération.

Dans sa forme la plus extrême, la théorie de l’uniformisation ne voit dans la mondialisation qu’une machine à broyer les cultures. C’est la thèse défendue notamment par Serge Latouche (1). Le règne du marché s’étend sur la planète et nivelle sur son passage tous les modes de vie et les valeurs. L’Occident avait jadis colonisé le monde par la force, produisant ainsi des ethnocides. Aujourd’hui, l’occidentalisation se fait surtout par acculturation* : une adhésion volontaire tirée par l’attrait de l’argent et le pouvoir de l’image.

La mondialisation, machine à broyer les cultures

Le pouvoir de l’argent conduit tout d’abord à déstructurer les sociétés traditionnelles et à provoquer l’exode rural en attirant vers la ville des millions d’individus paupérisés. De leur côté, les industries de l’imaginaire – jeux vidéo, cinéma hollywoodien, séries télévisées, musique, publicité – répandent sur toute la planète les mêmes standards de consommation et de culture.

Dans un registre moins dramatique, certains s’inquiètent d’une occidentalisation implicite des esprits à travers la diffusion de l’anglais sous une forme appauvrie : le « globish » (ou « global english ») parlé dans le monde des affaires, les aéroports et les hôtels internationaux.

Au sens anthropologique, la culture est un concept assez vaste qui épouse pratiquement toute l’organisation d’une société. Dans ce sens, il ne fait guère de doute que l’expansion planétaire du capitalisme engendre une destruction des cultures. Du fait de l’urbanisation et de l’exode rural qui entraînent la disparition de la civilisation paysanne, les modes de vie semblent condamnés à s’universaliser. Partout, la machine à laver tend à remplacer la bassine en plastique qui, elle-même, a remplacé le lavoir, le tracteur remplace les chevaux de labour, la cuisine industrielle supplante en partie la cuisine traditionnelle, la culture écrite remplace la transmission orale, et la culture audiovisuelle se superpose à la culture écrite… A moins de vouloir maintenir artificiellement une partie de l’humanité sous cloche en lui refusant l’entrée dans la modernité, il faut admettre qu’il y a disparition des sociétés traditionnelles et de leurs cultures.

Est-ce à dire que les croyances, religions, modes de pensée suivent tous une voie convergente, que la culture est condamnée à s’aligner sur l’infrastructure matérielle, comme le voudrait la thèse marxiste ? Non, dit le sociologue Daniel Bell qui croit en une indépendance des formes politiques et religieuses par rapport à la sphère économique : au Japon, le shintoïsme, religion millénaire, se maintient sous des formes semblables alors que le pays est passé d’une société agraire à une société industrielle, puis postindustrielle.

Pour l’anthropologue Jean-Pierre Warnier, il faut de plus distinguer différentes sphères de pratiques culturelles (2). Un fermier du Texas, un adolescent de Bamako ou un intellectuel parisien peuvent tous trois porter des jeans, s’intéresser à la Coupe du monde de football et parler anglais. Mais leurs centres d’intérêt et leur orientation culturelle divergent complètement sur d’autres plans : l’un s’intéresse à la chasse et à l’élevage de chevaux, l’autre se passionne pour le rap, le troisième se préoccupe de sa thèse et ne vit que dans son monde de livres et de concepts. Chacun est plongé dans un creuset culturel distinct – une petite tribu organisée autour de centres d’intérêt, de valeurs, de références.

La machine à unifier de la mondialisation produit par contrecoup des réactions identitaires et de repli sur soi. Phénomène déjà abondamment analysé et commenté. C’était le thème principal de l’essai de Jihad vs. McWorld publié par Benjamin Barber en 1996. L’industrie culturelle américaine (McWorld symbolise à la fois Microsoft, McDonalds, Nike ou Coca-Cola…) entraîne une crispation identitaire dans des pays qui se sentent agressés culturellement. D’où les réactions intégristes dont le djihad islamique est le symbole. Jugé à sa sortie outrancier, les attentats du 11 septembre ont semblé confirmer ses thèses. L’autre livre de référence, encore plus connu et plus critiqué, est Le Choc des civilisations de Samuel Huntington (1996). Rappelons sa thèse : le monde est divisé en grands bassins de civilisation liés à des religions ancestrales. La marche forcée de l’Occident ne peut donc qu’entraîner des conflits entre ces blocs constitués chacun sur des valeurs différentes.

Replis identitaires et néotribalisme

En France, la réaction identitaire à la mondialisation a pris la figure de la défense de « l’exception culturelle » contre la grosse machine anglo-saxonne. Au début des années 1990, alors que le commerce mondial entrait dans une phase de libéralisation, l’Union européenne (dont particulièrement la France) a pris conscience des dangers que faisait courir la domination du cinéma hollywoodien et de l’industrie musicale anglo-saxonne sur ses propres industries culturelles. Au nom de l’exception culturelle, on a justifié la subvention des industries du film et imposé des quotas aux chaînes de télévision. Cela allait à l’encontre du libre-échange et, en 1993, le gouvernement américain exigeait l’abolition de ces mesures.

Aujourd’hui, la notion de diversité culturelle a pris le pas sur celle d’exception culturelle. Elle allie le protectionnisme avec l’idée, impulsée par l’Unesco, de protéger les patrimoines culturels au même titre que la biodiversité (3).

L’un des symboles de la diversité culturelle française est José Bové, vu comme l’Astérix du XXIe siècle : un irréductible Gaulois qui brandit son roquefort contre l’insipide fromage européen, la cuisine du terroir contre le McDo, les produits bio contre les OGM.

Rien ne semble mieux résumer la mondialisation culturelle que le mot de « métissage » (4). Le phénomène n’est pas nouveau : les transferts d’esclaves ont produit des religions syncrétiques ou les langues créoles. La brillante culture andalouse du XIIe siècle se nourrissait des références culturelles juives, musulmanes et chrétiennes. Et l’on n’en finirait pas de citer des exemples (5). Le métissage culturel prend des visages fort différents : de la world music aux syncrétismes religieux en passant par l’architecture postmoderne*, qui superpose des styles et des époques. Cette vision bigarrée, optimiste du métissage, aujourd’hui très en vogue, est vantée par la publicité qui prône les modes « ethniques », le brassage des styles. Cette vision enchantée du métissage cache cependant, selon François Laplantine et Alexis Nouss, auteurs d’un dictionnaire du métissage, une réalité souvent moins idyllique : « La condition métisse est très souvent douloureuse (6). » Témoin la littérature métisse. Lisons V.S. Naipaul, Salman Rushdie, Kazuo Ishiguro, Ben Okri, etc., tous écrivains de l’exil, de l’immigration et du métissage. Leurs romans décrivent l’univers mental d’individus déracinés, coupés d’une société d’origine qu’ils n’ont jamais vraiment connue et plongé dans un monde qui n’est pas vraiment le leur. Le métissage est pour eux synonyme de racisme, de déchirement et d’égarement (« je ne suis ni d’ici, ni de là-bas »), d’une recherche éperdue d’une identité nouvelle, toujours incertaine.

Certains auteurs, tel l’anthropologue Jean-Loup Amselle, pensent qu’il faut en finir avec l’ambiguïté de la notion de métissage. Elle suppose l’existence de mélange entre cultures « pures ». Or, pense J.-L. Amselle, toutes les sociétés et cultures sont faites d’influences multiples. Il faudrait donc changer de paradigme, cesser de penser le métissage comme un sous-produit culturel dégradé pour admettre que toute culture est par essence une composition inachevée, changeante et mêlée, irriguée par plusieurs sources (7).

Internet, un nouveau laboratoire social

La mondialisation de l’industrie culturelle est une réalité (:transpi:, mais celle-là ne produit pas que de l’uniformité. Elle est aussi une machine à inventer et réinventer sans cesse (nouveaux livres, nouveaux films, nouveaux disques, nouvelles chaînes de télévision), à occuper des « niches » particulières, à lancer de nouvelles modes. Certes l’industrie culturelle du spectacle de masse produit et diffuse à l’échelle planétaire Harry Potter ou les images des Jeux olympiques, mais de l’autre, se maintiennent et prolifèrent une multiplicité de niches culturelles spécifiques : la musique classique occidentale coexiste avec le jazz, le hip-hop avec le rock, la variété avec les musiques traditionnelles.

Paradoxalement, la mondialisation autorise la prolifération de microcultures spécifiques et redonne vie à des traditions en voie de disparition. Elle permet aussi d’entretenir une passion ou de créer une communauté d’affinités qui n’aurait pu exister et s’exprimer à l’échelle d’une ville, d’une région. Ce que décrivait le sociologue Robert Park à propos de la ville est devenu vrai à l’échelle de la planète : Internet est un nouveau laboratoire social, où les individus peuvent se regrouper en fonction de leurs affinités électives. Le Web permet la constitution inédite de communautés de savoirs, de jeux, de cultes, de passions et cultures diverses. L’individu peut entrer en contact avec une autre communauté invisible, mais bien réelle. Il peut déployer sa passion pour l’astrophysique, le soufisme, les soldats de plomb, la philosophie transcendantale ou le culte de Elvis Presley. Des activités traditionnelles, condamnées par l’histoire, ressuscitent. Souffleurs de verre, fondeurs de cloches, sabotiers, dentellières peuvent donner vie à leur passion et trouver un marché. Paradoxe : la mondialisation des marchés et Internet sont de ce point de vue de formidables machines à produire de la différence (9) !

La « déstruction créatrice des cultures »

Uniformisation, repli identitaire, métissage, création continue : la mondialisation se présente comme une immense machine à homogénéiser et innover, détruire et réactiver, brasser et isoler. Tout cela fait songer à la « destruction créatrice » de Joseph Schumpeter où plusieurs logiques contradictoires sont à l’½uvre. Et prétendre tirer une tendance générale de ce maelström relève du credo plutôt de l’analyse.

De même qu’elle conduit à plus de pauvreté et plus de richesse, la mondialisation produit à la fois plus d’homogénéité et plus de diversité. Vu de loin, les sociétés tendant à converger vers des modes de vie similaires. Si l’on braque maintenant le projecteur au c½ur des villes modernes, alors on voit grouiller la diversité des espèces culturelles : les intégristes religieux et les dandys cosmopolites, les cuisines épicées et les fast-foods, les musiques de tous genres, les foyers de culture scientifique et le marché florissant de la nouvelle sorcellerie.

Notes

(1) S. Latouche, L’Occidentalisation du monde. Essai sur la signification, la portée et les limites de l’uniformisation planétaire, La Découverte, 2005.

(2) J.-P. Warnier, La Mondialisation de la culture, 3e éd., La Découverte, coll. « Repères », 2004.

(3) J. Tardif et J. Farchy, Les Enjeux de la mondialisation culturelle, Hors Commerce, 2006.

(4) S. Gruzinski, La Pensée métisse, Fayard, 1999 ; J.-L. Amselle, Logiques métisses, Payot, 1999, et Branchements. Anthropologie de l’universalité des cultures, Flammarion, 2001 ; F. Laplantine et A. Nouss, Métissages. De Arcimboldo à Zombi, Pauvert, 2001.

(5) Voir par exemple E. Morin, « La belle odyssée des “judéogentils” comme les marranes », in E. Morin, Le Monde moderne et la Question juive, Seuil, 2006.

(6) F. Laplantine et A. Nouss, Métissages. De Arcimboldo à Zombi,op. cit.

(7) J.-L. Amselle, Branchements. Anthropologie de l'universalité des cultures, op. cit.

(8) A. Mattelard, Diversité culturelle et mondialisation, La Découverte, coll. « Repères », 2005.

(9) J.-P. Warnier, op. cit.

Un petit article des plus intéressants sur le jeu vidéo

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