Voilà un topic comme je les aime ! J'ai linké cet article il y a pas longtemps mais je ne sais pas si c'est mon lien que tu as vu.
Content en tout cas que cela génère un débat.
J'ai à la fois la chance de finir un contrat dans un grand groupe français de transport (pas de colis particulier néanmoins) et de faire du bénévolat depuis plusieurs mois dans une assoc de vélo en ville, en plus d'habiter une grande métropole.
Le problème principal que me pose Amazon, c'est que leur modèle économique a généré des besoins effrénés en matière de logistique et de transport : des plateformes colossales à fleur de villes, des flux de camions de livraisons hallucinants intra-muros pour faire du porte-à-porte, sur le dos d'une frange complètement invisible de la population, sous-diplômée et sous-représentée politiquement.
Je n'ai jamais été trop livraison à domicile, mais le déclic a eu lieu un lendemain de Noël où j'ai pu cliquer par "curiosité" sur l'option "ce soir chez moi" disponible pour une tablette à la con. Le jeune (étudiant? précaire?) qui est venu me l'apporter avait une hotte de Père Noël avec 20 colis, pas de gants, et était à vélo par 5°C extérieur. Je lui ai filé un billet, mais le mépris que j'ai ressenti pour ma propre personne me crispe encore aujourd'hui : tout ça pour un peu de confort et de facilité.
Les gens ne soupçonnent pas les flux de camion nécessaires pour soutenir la livraison à domicile en 48h.
Ca rejoint le ressenti que j'ai sur des tonnes de phénomènes de société : Uber Eats se gave sur le même modèle, les trottinettes électriques en libre-service également : tout passe par de la sous-traitance à des statuts d'auto-entrepreneurs qu'il faudra que nous soutenions tous d'ici 30 ans, parce qu'il est bien difficile d'imaginer qu'ils auront cotisé convenablement pendant que les boites qui leur sous-traitent le taff sponsoriseront la ligue 1.
Qu'un pays comme le Royaume-Uni, pourtant guère connu pour sa défense du droit du travail, ait légiféré là-dessus avant nous me donne la gerbe.