Aller au contenu

Le topic ... des calligraphes.


KilMi

Messages recommandés

Tout est dans le topic. Je suis passionné par la calligraphie et la naissance des écritures, et je voulais savoir si d'autres INpactiens s'intéressaient à cet art et à toute cette culture.

Ma spécialité, c'est les idéogrammes chinois ainsi que leurs dérivations japonaises ; néanmoins ce topic s'adresse à tout ceux qui désirent parler de l'écriture, même Aztec si c'est votre truc !

Donc lâchez donc ici toute votre culture si vous avez un quelconque intérêt, si vous êtes intéressés par un éclaircissement d'un système d'écriture qui vous plaît ... (pour le système binaire, je pense que vous savez déjà hein :yes: ), ou si vous voulez parler de sujet comme les ouvrages littéraires bouddhiques anciens (je sens que je vais être seul sur mon topic moi :craint: ), ou encore des hyéroglyphes d'Egypte ancienne etc ...

Voilà :zarb: .

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Trés bonne idée d'avoir créer ce topik :incline: Moi je suis passionné par les hiéroglyphes et la culture egyptienne en général. Sachant que le systéme d'écriture égyptienne posséde plusieurs forme d'écriture: alphabétiques, idéogramme, phonétiques. Et la naissance de l'écriture c'est faite par du sumeriens qui elle aussi a utilisé les idéogramme, les pictogrammes et enfin le cunéiforme. :fumer:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je suis pas un grand passionné, seulement j'apprécie la beauté des caractères asiatiques, je ne sais pas si ils sont japonnais, chinois ou autre...

En général, quand vous parlez de caractères asiatiques, vous parlez des caractères chinois, mais il n'y a pas que ceux-ci :smack: , il y a l'alphabet indien, l'alphabet khmer , et encore pas mal de pays d'Asie du sud.

Si on parle d'autres langues asiatiques comme le chinois, le coréen, le japonais, alors toute l'écriture a pour origine celle du chinois.

Les premiers "réels écrits" (car on a retrouvé quelques plaques néolithiques datant de 6000 ans environ) ont été trouvés sur des fossiles de carapaces de tortues, des morceaux d'écorces etc ... à environ -1300 avant J.C. Cette écriture ressemblait assez à l'écriture chinoise d'aujourd'hui, et comportait 3400 signes environ, dont plus de la moitié a été déchiffrée aujourd'hui.

Et ces signes évoluèrent en même temps que le support : pierre, bronze, tissu ... jusqu'à l'apparition du papier dont on y retrouva les premiers fragments en -200 avant J.C. Et chaque rituel y était retranscrit.

Les grands maîtres calligraphes de l'époque étaient liés à la littérature et à la philosphie, et petit à petit 5 styles sont nés (j'aimerais pouvoir illustrer tout ça mais je ne pense pas que chacun de vous ait les polices correspondantes, donc je n'écrirai aucun caractère pour ce post), dont le principal est le "zhuanshu" (ou "tensho" en japonais).

Pour vous expliquer ça clairement, chaque idéogramme se compose à partir de clefs, qui sont en général des pictogrammes ou des signes symboliques que tout le monde comprend facilement, il y a en tout 214 clefs. Sachant qu'un idéogramme peut aller parfois jusqu'à 4 clefs, vous faites 214^4, vous aurez le nombre potentiel de signes possibles avec ce système d'écriture.

De plus en chinois chaque idéogramme est une syllabe, ayant un nombre assez conséquent d'idéogrammes, vous comprendrez que ces syllabes on les retrouve assez souvent, d'où entre autres cette importance d'intonations (4 dans le mandarin, et encore dans la même intonation on retrouve souvent 3-4 sens différents).

Dans la Chine tout le monde comprend le mandarin, et est sensé le lire (surtout que c'est une écriture chinoise simplifiée qui répond généralement à des règles de simplification), mais ne le parle pas forcément.

Mais le malheur vient de Hong Kong et Taïwan : les idéogrammes n'ont jamais été simplifiés et ils écrivent encore pour des mots simples des signes pouvant se composer en plus de 20 traits (enfin en japonais c'est pareil mais bon...) : un chinois qui vient d'ailleurs que Hong Kong comprendra ce qu'il y a marqué mais aura du mal à écrire .

De toute façon il est impossible pour le cerveau humain de connaître tous ces idéogrammes, mais il y en a un peu plus de 3000 d'usage courant, et on peut en trouver 10000 dans le dictionnaire.

Ensuite tout cela a transité par la Corée, dont les lettrés écrivaient chinois à l'époque.

Mais un roi (le roi Sejong, qui a régné pendant la première partie du XVe siècle, je pense que vous connaissez) a annoncé à l'admnistration que tout le monde devait savoir écrire en Corée, alors avec d'autres lettrés il créa l'alphabet "pân tchel", il écrit un décret comme quoi chacun en Corée pouvait écrire cet alphabet simple, et ainsi s'exprimer.

Le pân tchel était fait de 28 consoles et voyelles.

Mais en fait à l'origine il était fait pour retranscrire de manière phonétique les caractères chinois, et petit à petit il a servit à écrire directement en coréen, avec quelques modifications et quelques nouveaux sons supplémentaires qui n'existaient pas en chinois, et d'autres signes carrément disparurent... On arriva donc à un alphabet de 25 lettres comme nous, mais avec un nombre de voyelles et de consonnes différents (14 consommes 11 voyelles).

Ensuite le "hangul" apparu, il apparu pour la première fois en 1913 dans un institut d'enseignement de langue coréenne, puis dans des livres. Mais à cause de l'occupation japonaise qui obligeait d'écrire en japonais et chinois (puisque les japonais écrivent toujours en partie chinois), il ne se démocratisa qu'après la fin de l'occupation (même s'il était déjà usité avant).

En fait le hangul est très simple, il y a 14consonnes et 11voyelles, comme avant (enfin même si l'aspect graphique des lettres avait beaucoup évolué).

Je ne vais pas vous dire quels sont les consonnes principales et les voyelles principales, les consonnes qui se suivent automatiquement de voyelles, les consonnes complexes et les voyelles fondamentales car là ça va prendre pas mal de temps :smack: .

Mais en fait dans le hangul, chaque signe est une syllabe : chaque signe coréen que vous voyez se compose en fait de 2 ou 3 parties : une consonne (ou double consonne, car des fois comme chez nous on superpose deux consonnes) et une voyelle, qui sont toutes regroupées pour faire joli dans un carré, comme un idéogramme :fume: . :D .

Aujourd'hui les Coréen écrivent en Hangul, cependant en Corée du Sud dans les écoles les Coréens apprennent 1500idéogrammes chinois pour nepas perdre certaines racines, et certains écrivent encore les noms directement en idéogrammes chinois, mais en Corée du Nord pour rompre tout lien avec le passé, les coréens n'écrivent qu'en hangul.

L'écriture japonaise est à mon sens la plus complexe, car elle a longtemps été très incohérente .... et les japonais ont fait de gros efforts à travers les siècles pour en faire quelque chose d'à peu près logique et pertinent.

L'écriture chinoise était connue au japon avant même la naissance de l'écriture, même s'il n'existait pas d'écriture propre au japon. Mais la progression du bouddhisme (et du confucianisme) intégra petit à petit les caractères chinois au Japon, certains venaient par la péninsule coréenne, avec le matériel d'écriture. Ces caractères prirent comme nom les "kanji" (sans s car le pluriel n'existe pas en japonais) : "kan", c'est la Chine (enfin faites le lien, car ce n'est pas exactement ça, la chine se dit "Chûgoku" en japonais, prononcez "Tchouugokou", et s'écrit pareil qu'en chinois), ce qui vient de Chine, ce qui est chinois, et la Chine des Han ; et "ji" symbole, caractère. (je vous fait importune ? ok on avance ).

La première chose passant par la tête des lettrés était d'écrire directement en chinois.

Le seul problème, c'est que le chinois et le japonais, ça se ressemble PAS DU TOUT (alors arrêtez de confondre, pigé ?!), et que donc une écriture intermédiaire a été créée, voire même une langue : le KanBun ("kan" comme "kanji" et "bun" pour la littérature, l'ouvrage littéraire, la dissertation, l'écrit..), ou "mana" ("ma" pour la vérité, "na" pour le nom, la langue écrite etc ...), cette langue fut utilisée jusqu'aux réformes de l'ère Meiji (186x), tous les textes officiels et diplômates, ainsi que les textes religieux et scientifiques, ou encore essais philosophiques y étaient écris.

Le plus ancien ouvrage calligraphié au Japon en KanBun date de 614-615, et a été écrit par le célèbre Shôtoku Taishi, il s'agit d'un essai sur "le Soutra du Lotus".

Mais en même temps d'autres conservaient les caractères chinois d'une manière purement phonétique (enfin comme ils pouvaient l'entendre, car les sons sont pas du tout les mêmes) : on les appelait les Kana ("ka" : provisoire et "na" comme dans "mana"), et ils devinrent les "Man Yô Gana" ("les kana des 10000 feuilles"), ou encore "Onoko-De" (la "main de l'homme", donc "écriture d'homme"). C'étaient à l'origine des Kanji en style Kaisho/kaishu (style régulier) qui ont été simplifiés.

Et lorsque s'étenda l'écriture phonétique au japon, ces kana furent mélangés à d'autres kanji de style gyôsho/xingshu (style courant) et sôsho/caoshu (style herbe), et prirent d'autres formes, on les appela donc les sô-gana (c'est un peu compliqué non ...).

De ces sô-gana les hentai-gana ("kana-variés") furent créés, ils étaient encore plus simplifiés que leurs aînés, et beaucoup furent utilisés par des femmes, qui n'avait pas accès aux fonctions officielles (comme partout, en gros ...) pour leur aspect esthétique lors de l'époque Heian (794-1185).

Au bout d'un moment ces hentai-gana séduirent les hommes pour la poésie et la calligraphie.

Pour les kanji, le premier dictionnaire de kanji fut écrit durant cette époque par le moine Kûkai ("le ciel et la mer", drôle de nom ...).

A la fin du IXe siècle la cour impériale n'envoya plus d'embassadeur en Chine, donc la prise d'indépendance de l'écriture japonaise débuta, et la démocratisation des kana commença a beaucoup évoluer.

Les hentai-gana furent officialisés dans l'oeuvre "Kokin Waka Shû" ou "Recueil de poèmes anciens et modernes" en 905 ; ils donnèrent naissance aux hira-gana ("kana simplifiés"), encore plus simplifiés et encore plus esthétiques que les hentai-gana, ils sont encore utilisés aujourd'hui, et constituent l'alphabet syllabaire de base du japonais (on les utilise dans les livres pour enfant, pour les terminaisons de verbes et d'adjectifs, pour les conjonctions etc ...).

Mais parallèlement aux hentai-gana, furent inventés les katakana au IXe siècle dans un but très différent. Ils ont été inventés pour, lors de l'étude de textes chinois, noter les annotations, les remarques, les prononciations, pour remettre les mots dans l'ordre du japonais, pour les suffixes etc ... c'était donc assez pratique.

Ils ont été pris à partir de troncatures de caractères chinois utilisés phonétiquement.

Les katakana sont aujourd'hui utilisés pour écrire les mots étrangers en japonais, par exemple tout ce qui est informatique se dit en anglais (modifié car des fois la prononciation fait peur) et s'écrit en katakana, de même que certains mots d'origine étrangère de la vie courante, comme le café au lait, qui s'écrit phonétiquement "kafeore" (prononcé "kaféolé"), ou le chocolat, qui s'écrit "chokoretto" (prononcez "tchkolétto" avec une insistance sur le "t", qui vient de chocolate, vous l'aurez remarqué -_-'), c'est pour cela que le japonais technique et scientique et relativement facile .

Le japonais s'écrit donc en 3 alphabets différents : hiragana, katakana et kanji.

Cependant jusqu'en 1945, l'écriture japonaise était encore très compliquée, il y avait 48 hiragana et 48 katakana, et il fallait connaître un minimum de 4000 kanji pour comprendre un document.

L'académie et l'éducation japonaises ont alors fourni un gros travail pour créer une liste officiel en 1946 de 1850kanji que l'on nommait les "tôyô kanji".

En 1981 cette liste a été élargie à 1945 kanji officiels permettant de lire 99% des textes et documents courants. 1000 environ doivent être obligatoirement connus pendant les 6 années de cours élémentaires, et la liste complète doit être connue pour passer dans les études supérieures ...

Pour les kana, il ne reste que 46 hiragana et 46 katakana.

Bon jusque là vous me direz "ben le chinois c'est bien plus compliqué alors, puisqu'il y a beaucoup plus d'idéogrammes et qu'il n'y a que 92 kana au Japon".

Ok ça marche c'est vrai, mais il faut savoir qu'à la différence du chinois où chaque idéogramme est une syllabe et ne se prononce que d'une seule manière, les kanji japonais ont plusieurs prononciations, et peut aller parfois (même si c'est rare) à 10 prononciations différentes.

Le fait est que chaque kanji a été emprunté en Chine pour son sens, dont on a gardé la prononciation japonaise, et même parfois plusieurs prononciations, mais également pour sa prononciation où on a gardé la prononciation chinoise ancienne, qui a parfois pluisieurs prononciations également en fonction du préfixe et du suffixe.

Tout cela obéit à des règles : en général, quand un kanji est utilisé seul on garde la prononciation japonaise ; si c'est un nom, on le met tel quel, si c'est un verbe, on mettra sa base en kanji et le reste de la conjugaison en hiragana (c'est une des grosses différences entre le japonais et le chinois, en chinois les verbes sont invariables, mais pas en japonais), si c'est un adjectif même chose.

Quand un mot est composé de plusieurs kanji, alors on utilise la prononciation chinoise ancienne déformée du mot.

Il y a aussi d'autres cas, par exemple certains kanji n'ont qu'une prononciation chinoise, car avant leur importation le mot en japonais n'existait pas (par exemple, puisque le mot "caractère/lettre/signe" n'existait pas puisqu'il n'y avait pas d'écriture, on a pris directement la prononciation chinoise : "ji").

Certaines fois aussi deux kanji se prononceront en japonais seulement.

Certaines fois pour un mot composé un kanji se prononcera en japonais, et l'autre en chinois ....

Certaines fois des mots japonais de plusieurs kanji se feront avec des suffixes en hiragana entre les deux.

Il y a aussi ce que l'on appelle des atari, ce sont en fait des combinaisons de kanji qui une fois associés se prononcent d'une manière spécifique, qui n'est pas décomposable, ils ont une prononciation spéciale unique à eux seuls.

Ce qu'il y a de relativement complexe, c'est que la presse invente pleins de mots en faisant des combinaisons de kanji, il faut donc une maîtrise parfaite de ces derniers pour lire le journal.

Des exemples ? Prenons le mot "année", qui se prononce en japonais "toshi" et en chinois "nen" (prononcez "nèn'"). Pour dire "cette année", cela s'écrira "kotoshi" (ko = maintenant), ceci se prononcera en japonais, car le mot "ko" en une prononciation japonaise.

Maintenant, si nous prenons le mot "l'année prochaine", on prendra deux kanji : le mot "année", et le mot "venir" (donc "à venir"). Le kanji "venir" est un kanji du verbe venir, et donc n'a que sa base de verbe qui se prononce en japonais, on ne peut donc pas l'employer en prononciation japonaise dans un mot composé, car il n'a pour sens aucun nom commun. On prononcera donc les deux en chinois. La prononciation chinoise de "venir" est "rai" (prononcez "laï"), on combinera donc les deux par "rainen" : l'année prochaine...

Vous savez maintenant pourquoi je pense que le japonais est plus complexe que le chinois dans son écriture .

Voilà c'est fini, j'espère que vous aurez eu le courage de tout lire, en tout cas moi je me suis fait plaisir à raconter tout ça :-D .

Etant d'origine asiatique, j'ai simplement fait quelques caractères avec le "Mao Pi". Il faut être super minutieux pour ces genres de choses, ce qui n'est pas trop mon cas :)

Ce n'est pas vraiment une question de dextérité (au stylo oui mais au pinceau non :francais: ), c'est plutôt une question spirituelle, savoir relâcher l'énergie au bon moment, savoir enchaîner les traits de manière fluide de façon à ce que le caractère forme un tout et prenne vie ...

ça marche la caligraphie avec le clavier zarb.gif

Pas avec le clavier, mais avec le stylet et photoshop pourquoi pas :transpi: , même s'il n'y aura aucune sensation.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Trés bonne idée d'avoir créer ce topik :pleure: Moi je suis passionné par les hiéroglyphes et la culture egyptienne en général. Sachant que le systéme d'écriture égyptienne posséde plusieurs forme d'écriture: alphabétiques, idéogramme, phonétiques. Et la naissance de l'écriture c'est faite par du sumeriens qui elle aussi a utilisé les idéogramme, les pictogrammes et enfin le cunéiforme. :chinois:

L'une des écritures les plus complexes faite à base de hyéroglyphes, d'idéogrammes et de pictogramme reste le maya : il y en a plusieurs milliers au total, mais le truc c'est que suivant le contexte du document, les symboles changent complètement ...

Aujourd'hui je crois (si mes souvenir sont bons) que 3/4 de ces symboles ont été déchiffrés.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...